Marie a peint sa maison en jaune, c'est ce geste qui m'a fait choisir son jardin. La maison de Marie ne donne pas sur la rue, on y accède après avoir traversé le bâtiment en façade et longé par une allée cimentée les jardins voisins. On arrive alors dans son jardin qui dans sa première partie est ponctué de plantes en pots, et qui dans sa deuxième partie - bornée par un grand laurier - est constitué d’une terrasse en bois fermée de murs, ombragée par de grands arbres, acacia et troène, qu'un voisin laisse déraisonnablement pousser sur sa petite parcelle. Marie travaille et reçoit dans la première partie et vit dans la deuxième. Ce long parcours m'a donné l'idée d'accueillir le visiteur avec une grande image, cela a été le point de départ de toute la série de photos montrées ici, prises pendant mes vacances dans une campagne que je connais bien. La couleur solaire de sa maison, qui peut rappeler des traditions architecturales plus lointaines (méditerranéenne, sud-américaine…) a influé sur le choix de mes sujets photographiés. Je n'ai rien voulu raconter, seulement jouer avec les rapports de formes et de couleurs dans un jeu très enfantin – l'unité de temps et de lieu de la prise de vue des images faisant le reste. J'ai offert cette légèreté aux spectateurs avec les moyens de la fête, guirlandes et pompons, masques, dans le jeu qui est le mien de donner un corps inattendu à l'image. EM